La Feda met en place des structures et des outils afin que la filière indépendante s’attèle à éco-diagnostiquer et éco-entretenir les millions de véhicules Diesel en souffrance…
La Feda a mis donc en place un plan de campagne à la stratégie résolument offensive, articulé autour d’un club de prescripteurs rassemblant des distributeurs, et d’un club d’utilisateurs composé de réparateurs. Le premier, composé de distributeurs dont les membres auront obligation de se former au protocole de l’éco-diagnostic, de respecter la charte, d’animer le club utilisateurs et de recruter des réparateurs éligibles pour faire vivre ce dernier, les former et fournir tous les outils en matière de communication (avec notamment le pack utilisateur), de financement, etc.
En aval, le club des utilisateurs sera constitué de professionnels de l’entretien-réparation. Ils devront répondre eux aussi à un cahier des charges assez strict puisqu’ils devront obtenir la certification auprès de l’organisme Ecocert, suivre un programme de formation (1 à 2 journées), dont les contours doivent encore être précisés, n’utiliser que du matériel et des produits d’entretien homologués et bien sûr respecter le processus de l’éco-diagnostic pour un éco-entretien efficient et professionnel.
Le lancement officiel des clubs prescripteurs et utilisateurs est prévu sur Equip Auto le jeudi 15 octobre à 14h30 (hall 5 salles 520 A et B), dans le cadre d’une convention dédiée et ayant pour thème «Le mode
d’ emploi d’ une révolution technologique qui va dynamiser la filière Après-V ente».
Énorme réservoir d’entrées atelier
Partie prenante du développement de l’éco-entretien depuis ses débuts, Jacques Rifflart, ex-patron de Genelec à Arras, a compilé sur plusieurs années les résultats de diagnostics de véhicules diesels passés dans les ateliers « pilotes » du projet (20 000 relevés). Et les chiffres sont éloquents puisqu’il avance que «plus de 70% du parc Diesel est en souffrance». Autrement dit, des moteurs dont les performances -au premier sens du terme, mais aussi en matière de consommation et donc d’émissions de polluants- ne correspondent plus aux données d’origine du constructeur. En effet, une photographie du parc roulant montre que si les diesels Euro 5 et 6 (45% du parc) ne posent pas de problème de pollution, ce sont les 55% constitués de véhicules âgés (Euro 3 et 4) sur lesquels il convient aujourd’hui d’intervenir. Et les principales causes de dysfonctionnement concernent l’ encrassement de l’ admission (51%), les injecteurs (46%), l’échappement (37%) ainsi que la vanne EGR (36%).
Selon la Feda, le besoin en éco-entretien du parc roulant Diesel en France pourrait générer quelque 4 millions d’ entrées atelier par an !
Du volume… et de la marge !
Le concept est donc «impliquant» pour le professionnel : formation, certification, respect d’un process strict, matériels de garage et produits spécifiques… Mais le jeu en vaut la chandelle selon Jacques Rifflart. Les retours d’expérience des réparateurs « affiliés » à Genelec ont en effet permis de calculer que cette initiative peut générer pour l’atelier un surplus de marge nette non négligeable. «Sur la base 4,9 entrées- atelier quotidiennes, précise Jacques Rifflart, dont 25% passent à l’éco-diagnostic et en tenant compte d’un taux de main d’œuvre qui s’établit à 47 € environ, un réparateur est capable de dégager 850 € de marge nette avec cette prestation.» Soit environ +10 K€ par an… à périmètre de clientèle identique ! En effet, non seulement aucune prospection commerciale n’a été faite par ces sites pilotes, mais de surcroît «les chiffres ne prennent pas en compte l’inévitable impact que va avoir le futur contrôle technique intégrant l’analyse des 5 gaz», ajoute Alain Landec.
Aussi le «ticket d’entrée», annoncé pour 236 € mensuels et comprenant le coût de la certification Ecocert et l’amortissement des matériels et du logiciel, doit davantage être perçu par les pros comme un investissement. A priori très rapidement rentabilisé.
Source : http://apres-vente-auto.com/