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Etienne Diot est le Délégué général de l’association Eco Entretien. Fondée en 2016 par les acteurs majeurs de l’après-vente automobile et présidée par Jacques Rifflart, cette association a pour objectif de promouvoir le développement de l’Eco Entretien selon une méthode normée. Elle délivre un label aux professionnels et réseaux qui souhaitent mettre en place ce service de contrôle de l’état de santé d’un moteur et de son niveau de pollution. Une opération préventive et curative, qui permet d’agir sur la totalité du parc roulant, en accord avec le contexte global d’amélioration de la qualité de l’air.

Crédit photo : Association Eco Entretien
Crédit photo : Association Eco Entretien

Auto Infos : Comment évolue le concept Eco Entretien aujourd’hui ?

Etienne Diot : L’Eco Entretien n’est pas une opération figée. De plus en plus de prestataires s’y intéressent et nous venons dernièrement de labéliser les produits spécifiques des marques Bardahl et Kent par exemple. Nous avons également labélisé une formation à l’Eco Entretien proposée par DAF Conseil. De manière plus générale, nous avons renforcé notre label avec l’aide de SGS, qui se charge de l’audit des prescripteurs. Il est important que les professionnels aient le choix entre plusieurs prestataires, afin que tous ceux qui veulent s’engager dans cette démarche puissent le faire.

A. I. : De nouveaux réseaux sont-ils réceptifs à l’Eco Entretien ?

E. D. : Oui, nous discutons avec des réseaux intéressés par notre label. Une enseigne pionnière comme Norauto communique largement auprès du grand public sur ce service et Autodistribution met en avant ce label. Plus on parle de l’Eco Entretien et plus les professionnels s’y intéressent. L’Eco Entretien est un sujet pour toute la profession.

A. I. : Où s’arrête votre rôle en tant qu’association indépendante ?

E. D. : Nous défendons une philosophie et une méthode normée, qui garantit au professionnel et à l’automobiliste une qualité de service et un résultat. L’atelier qui déploie l’Eco Entretien prend un engagement par rapport au label et par rapport à ses clients. Il doit respecter le processus mis en place mais chacun est libre de s’emparer du concept pour l’intégrer dans son activité comme il le souhaite.

A. I. : Quels sont les atouts de l’Eco Entretien pour les ateliers ?

E. D. : C’est un service fiable et efficace, qui est vertueux pour l’environnement et qui valorise l’expertise du réparateur. Il est aussi générateur de business puisqu’il constitue une opération supplémentaire pour le professionnel.

A. I. : Les réseaux constructeurs s’intéressent-ils à l’Eco Entretien ?

E. D. : Le réseau Motorcraft a été labélisé l’année dernière et nous ne désespérons pas d’en accueillir d’autres. Les agents s’intéressent à l’Eco Entretien et nous sollicitent. Il faudrait que les têtes de réseaux en fassent de même.

A. I. : Le développement de solutions plus durables en après-vente chez les constructeurs peut-il favoriser l’adoption de l’Eco Entretien ?

E. D. : Une initiative comme la pièce de réemploi est très bénéfique mais l’Eco Entretien est un levier très important pour diminuer les émissions polluantes. Il est sous-estimé par beaucoup et ignoré par les pouvoirs publics.

A. I. : Qu’est devenu l’amendement s’inspirant de l’Eco Entretien et proposé dans le cadre de la loi « Climat » ?

E. D. : Il n’a malheureusement pas été adopté par l’Assemblée nationale. Il s’agissait d’accorder une dérogation permettant aux véhicules dont le moteur est au meilleur de ses capacités thermodynamiques de circuler pendant au moins un an dans les ZFE. Nous travaillons maintenant pour que les sénateurs s’approprient ce sujet, dans la perspective de l’examen de cette loi par le Sénat. L’Eco Entretien est un sujet particulièrement pertinent dans le cadre de la création de ZFE dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Actuellement, la seule alternative proposée aux automobilistes est un véhicule neuf. Cependant, nombreux sont ceux qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. L’Eco Entretien pourrait être une soupape de sécurité pour minimiser les conséquences sociales de cette réglementation.

L’intégralité de l’article : https://www.auto-infos.fr/Etienne-Diot-Association-Eco,15531