L’Association Eco Entretien avec l’Institut CSA vient de révéler une étude réalisée au sujet des ZFE. Les Français sont de plus en plus inquiets par l’apparition de ces Zones à Faible Emissions qui concerneront 43 agglomérations en France d’ici 2024.

C’est un terme (encore peu ?) connu mais qui concerne tous les automobilistes de France. Les ZFE (Zones à Faibles Emissions) vont en effet se multiplier dans les prochaines années. Selon la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021, ces zones doivent aider à lutter contre le dérèglement climatique. Elles visent à réguler les déplacements, notamment dans les centres-villes et les agglomérations. Ce projet a par conséquent un impact direct sur vos futurs déplacements. Car les ZFE concernent déjà des agglomérations comme Paris et Lyon.

En 2024, 43 agglomérations seront concernées. Les délais sont donc extrêmement courts, et l’inquiétude très forte.

Peu de Français connaissent les ZFE

Premier chiffre marquant de cette étude, seulement 37% des Français interrogés connaissent la définition exacte des ZFE. Un chiffre qui expose une méconnaissance vis-à-vis de cette mesure, notamment à cause d’un manque de communication de l’Etat. Deux tiers des personnes interrogées expliquent être insuffisamment informées sur les ZFE.

Franck Cazenave, expert en mobilité, explique : « Un observatoire des ZFE devrait être mis en place avec des représentants de l‘automobile, des automobilistes et des pouvoirs publics, parlementaires et élus des agglomérations. Ses missions seraient d’expliquer les enjeux des ZFE et enquêter sur leur impact ». Ces ZFE pourraient vous coûter chères. L’amende sera de 68 euros en cas de non respect des règles.

Le flou autour des vignettes Crit’Air

Quasiment 1 propriétaire de voiture sur 2 n’arrive pas à donner correctement la classification Crit’Air liée à son véhicule. Là encore, l’inquiétude est grande vis-à-vis des automobilistes qui découvrent que leur voiture est considérée comme trop polluante par cette classification Crit’Air.

Les véhicules interdits dans les ZFE sont ceux dont la vignette Crit’Air est comprise entre 3 et 5. Cela représenterait 20% du parc roulant en France, soit plus de 15 millions de voitures. Et autant de propriétaires inquiets devant ces interdictions et obligations de changer. Etienne Diot, Délégué Général de l’Association Eco Entretien nous confirme que « cette étude ne laisse aucun doute sur la réalité du pouvoir d’achat des automobilistes et le risque social que pourrait faire naitre la mise en place brutale des ZFE sur le territoire ».

Un risque social important

Au centre de toutes ces inquiétudes, la notion de pouvoir d’achat. Là encore, le chiffre est parlant. 36 % des automobilistes qui sont impactés par ces ZFE déclarent ne pas avoir les moyens de changer de voiture. Et cette incapacité financière augmente avec la Crit’Air du véhicule. Ils sont 38 % à ne pas pouvoir acheter de nouvelles voitures lorsqu’ils possèdent un véhicule Crit’Air 3. Ce chiffre est porté à 42 % lorsqu’ils possèdent un véhicule Crit’Air 4 ou 5.

Selon l’étude, ce sont au total 47 % des véhicules impactés qui ne seront pas remplacés. L’étude confirme donc que les français n’ont pas les moyens de pouvoir changer leur voiture. Selon Etienne Diot « il y a une réalité de pouvoir d’achat à prendre en compte rapidement, car ces ZFE sont une bombe à retardement ».

Un constat partagé par Xavier Bertrand lors de la rencontre des politiques avec la Filière Automobile. Le Président de la région des Hauts de France craint « une nouvelle crise des gilets jaunes puissance 10 » avec ces Zones à Faibles Emissions. Surtout lorsque l’on sait que 8 véhicules sur 10 impactés par le dispositif se rendent dans des agglomérations ZFE.

Des Français pourtant favorables à cette mesure

L’étude réalisée par l’Association Eco Entretien révèle aussi qu’une majorité des Français est pourtant positive à la mise en place de ces ZFE. 57 % des personnes interrogées se disent favorables à ce dispositif. Pour Etienne Diot, ce chiffre confirme « qu’il faut arrêter le punitif permanent et favoriser l’accompagnement » des automobilistes. « Il faut revoir le dispositif et par exemple créer des dérogations pour les véhicules bien entretenus ».

Pour le moment, le gouvernement n’a pas prévu de revoir le calendrier pour l’instauration de ces ZFE. Mais face à la montée de la grogne sociale sur le sujet, les choses pourraient changer.

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